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COSME - Chroniques des folies ordinaires
13 novembre 2012

« La game est toffe, faut tu wake up » ou la perte de l’innocence dans une époque trouble.

 

Avertissements : ce texte s’adresse à un public de 18 ans et plus, et contient des scènes explicites de pensée critique et promet des débats à venir. La supervision des gestionnaires n’est pas conseillée.

Voici un exemple classique de logique institutionnelle qui impose son rapport de force à l’endroit des pestiférés qui veulent travailler directement sur les déterminants sociaux de santé des personnes utilisatrices et qui osent discuter les façons de faire et les façons d’intervenir ; en somme, les pestiférés qui dérangent l’ordre établi et contredisent le crédo de l’idéologie gestionnaire axée sur les résultats, relayée par les Écoles d’administration publique de nos chères démocraties occidentales et les théories néolibérales qu’elles promeuvent allègrement auprès de nos élus.

 

 13h00

J’arrive plus tôt à la salle de réunion, un peu comme à l’Église avant l’oraison funèbre d’un proche. Peut-être que je cherche à jouir tout simplement de la quiétude des lieux. En arrivant, je salue mon partenaire institutionnel par une bonne poignée de main : dans près d’une heure, nous présenterons au « comité » notre partenariat dans le cadre d’un projet nouveau et alternatif.

 13h10

Des rires nerveux et des bruits de pas nous parviennent depuis le corridor. Assis à la table, curieux, je me retourne vers la porte : nous sommes cuits. Ils sont nombreux. Manifestement, faute d’argumentation, ils pensent compenser par leur nombre. Ils ont emmené du renfort, qu’importe si ces gens ne sont pas membres en règle du dit comité, ils s'imposent.

 13h12

Sans invitation, ils débarquent sur le « chantier » de nos travaux psychosociaux. Il y a soudainement dans l’air une subtile baisse de pression atmosphérique mêlée à une odeur de « fuel ». Mon  rythme cardiaque augmente, mes oreilles se bouchent, l’attaque est imminente. Ils sont six contre nous, nous ne sommes que trois, nous allons y laisser notre peau.

 14h45

Après environ une heure trente d’échange de coups, nous discernons mieux qui nous assiège. Le groupe de prédateurs est formé de « l’establishment » des silos, des olibrius du contrôle, des crispés de l’innovation, des « redditionneux de comptes », des borgnes qui voient la réalité des besoins des hommes et des femmes de nos quartiers avec leur seul œil de l’efficience, de l’élite des savants guichets d’accès… aux listes d’attente interminables, aux intervenants éreintés par leurs charges de cas, des imputables du débordement des urgences, ce groupe va bientôt sévir !!

 

Ils nous encerclent, nous sommes pris au piège : « être novateur ou créateur ne sert à rien, démontrer de la cohérence en lien avec la démarche rétablissement du plan d’action en santé mentale non plus ; donner une place significative aux personnes utilisatrices dans l’évaluation et la planification des pratiques… encore moins ». Les contradictions qui nous séparent rendent fou et, à cette vitesse, les coups de butoir de l’idéologie gestionnaire ne sont pas loin de m’achever. Pourquoi autant de nouveaux mots, comme approche populationnelle, hiérarchisation des services, module d’évaluation liaison, réseau local de service, pour imposer ce bon vieux et traditionnel rapport de force du plus gros partenaire sur le plus petit (dixit la Commission Rochon) ? Cette violence institutionnelle vous traverse le corps, fait mal et rejoint la bonne vieille intimidation de la cour d’école, celle qui vous marque pour la vie. C’est net, c’est précis, c’est radical et au final, l’objectif est « pas de prisonnier !! ». Au moins « Rambo », sur la côte Nord, a le mérite, lui, de nous épargner l’anesthésiant langage technocratique !!

 

J'ai besoin d'une pause mentale.

Merci.

 

Idéologie gestionnaire et perte d’espace démocratique

 

Désolé Monsieur Aucoin[1], depuis que je m’applique à suivre vos enseignements, à l’égard du concept d’une gouvernance « créatrice de valeurs » et que je m’élève contre le non-sens de certaines décisions prises dans le réseau de santé, que j’applique votre moto du « rôle du gros bon sens » et du « ça fait-tu du sens de… »,  je dépéris intellectuellement !! Beaucoup de mes interlocuteurs qui œuvrent dans des établissements s’offusquent à l’idée de « faire autrement » ou de « penser en dehors de la boîte » et, d’autorité, imposent leur délire managérial du seul fait de se situer en haut de la chaine alimentaire de la hiérarchie de l’organisation des services.

Je rappelle au passage qu’une pensée qui n’est jamais remise en question devient forcément insignifiante.

Instigateur du concept de l’idéologie gestionnaire axée sur les résultats (par ailleurs, inscrite au Québec dès les premiers alinéas de la loi sur l’Administration publique), le sociologue De Gaulejac[2] décline celle-ci en trois éléments : premièrement l’idéologie gestionnaire interprète toujours la réalité en chiffres et en ratios, la reddition de compte a toujours préséance sur l’évaluation des processus et des pratiques ou sur le sens et la finalité du travail ; deuxièmement, pour les tenants de cette idéologie gestionnaire, il n’y a pas d’autres façons que la leur de faire fonctionner les organisations, leurs réformes sont les seules ; troisièmement, pour eux, les conflits et la pensée critique sont considérés comme nuisibles à la bonne marche de l’organisation et l’utilisation qu’ils font d’un vocabulaire positif et opérationnel (communément appelée la langue de bois, celle que personne ne comprend et dont personne n'a besoin à part eux, dixit Herbert Marcuse) leur confère aussitôt une autorité et une opacité d’action que nous, contre-pouvoirs communautaires et citoyens, ne pouvons contrebalancer. Face à ces questions, je suis paralysé. Je n'arrive pas à voir ce qui me fait mal dans leur bouche : qui est contre un « projet d’intervention » ? Pas moi, mais pourtant... Qui est contre une « démarche qualité » ou un « projet d’optimisation de gestion » ? Personne, mais pourtant quelque chose cloche... Que cachent ces mots ? Les utilisateurs de services peuvent peut-être me répondre, eux, vu que la qualité de leurs soins diminue de manière proportionnelle aux coupes budgétaires et aux projets d’optimisation des tâches des intervenants. Il ne resterait qu’eux alors pour combattre ?

L’espace de liberté et l’esprit de créativité, avec comme corolaire une capacité d’exercer une pensée critique qui prévalait dans les officines gouvernementales des années 60, et bien, je l'ai compris, c’est… terminé !!

 

Indignez nous !!

Stéphane Hessel, 93 ans, dont le livre Indignez-vous![3] a été le fer de lance d’un vaste mouvement citoyen à Madrid, New York, Tokyo et Santiago, et l’inspiration du mouvement d’Occupy Wall Street et des Indignés de St-Roch, souhaite à tous et chacun d’entre nous de se trouver un motif d’indignation, sans quoi nos peurs nous guideraient vers toutes les dérives sont possibles : nazisme, néolibéralisme excessif ou dérives managériales de notre système de santé mentale… Cet ouvrage est aussi l’occasion de réintégrer du politique dans la sphère sociale, de rappeler aux citoyens du monde occidental que leur parole a, par définition, plus de poids que celle des organisations politiques, publiques ou privées qui nous gouvernent, parfois avec autoritarisme lorsqu’ils envoient les policiers pour débattre avec les citoyens. Le formidable ébranlement causé par la grève étudiante au Québec me donne à penser que le dépérissement du climat politique, l’intransigeance et la « managérisation abusive » qui caractérisent notre système de santé mentale depuis plusieurs années ne constitue pas une fatalité et que l’on peut changer cet état de fait si l’on se mobilise de l’intérieur ou à l’extérieur du système. 

« Il y a dans l’air, un peu partout, une volonté de se faire entendre, de se tenir debout devant la logique implacable du marché et contre l’idée d’un État au service d’intérêts particuliers. Ce désir d’agir est rassurant pour la santé de notre démocratie… Un fil conducteur traverse pourtant les mobilisations québécoises… : la défense du bien commun, des services publics et d’une certaine idée du rôle de l’État. »[4].

Face à l'échec d'une certaine forme de démocratie, comme le rappelle la journaliste Manon Cornellier, tout en dénonçant les abus du système financier international, le mouvement citoyen Occupons Wall Street se bat pour une plus grande justice sociale et une meilleure protection de l’environnement. Ce combat annonce peut-être l’avènement de « tremblements telluriques locaux » inattendus qui toucheront notre façon de concevoir l’organisation des services de santé mentale au Québec, afin de répondre aux besoins des pauvres et des exclus. En marchant dans le Nouvo St-Roch, en octobre dernier, j’ai vu sur le trottoir, en face du restaurant Le Cercle, un endroit ultra-branché, une citation peinte sur le trottoir. C’était écrit : « Allo ! Are younobodytoo ? ». Il y a des signes parfois…

J’ai la conviction que le ras le bol de la population à l’endroit des politiciens inclut aussi un ras le bol des citoyens en lien avec le modèle de gouvernance des institutions, et à mon avis l’organisation du système de santé n’y échappe pas. Les citoyens et la société civile, par ses organismes communautaires, doivent occuper le terrain car comment peut-on « créer plus de communauté » ou plus d’humanité sans eux ? Comment se fait-il que malgré les innombrables ratés de nos réseaux et de nos systèmes, nos institutions s’efforcent de dire, ad nauseam : « tout va bien ! »?

De plus en plus de personnes, avec ou sans problèmes de santé mentale et en raison de la crise économique, se retrouvent à vivre dans des conditions de précarité extrême notamment à dormir dans leur voiture faute de revenus suffisants pour se loger malgré 40h de travail par semaine ; ces personnes devenues inutiles et indésirables risquent tout simplement d’être criminalisées du fait de leur marginalisation ; de toute façon, elles deviendront vite invisibles dans l’espace public !

Comment se fait-il que les refuges en itinérance continuent de déborder au Québec, malgré un plan d’action interministériel en itinérance signé en 2009 par 9 ministres ; qu’il y ait des centaines d’utilisateurs de drogues intraveineuses à Québec et que l’on tarde à mettre en place un site d’injection supervisé, alors que nous avons à Pech une liste d’attente moyenne de deux cents personnes dont la moitié vivent des problématiques de toxicomanie et de judiciarisation ; que les listes d’attente en CSSS pour des suivis dans la communauté soient de plus de trois mois en moyenne ; que de guerre lasse la direction de la santé mentale, après cinq années d’application de son plan d’action (PASM) en arrive à la conclusion que les cibles de mise en place de services de première ligne en santé mentale ne sont atteintes qu’à 40% ; que les prisons débordent de cas de santé mentale et de toxicomanie ; que malgré les centaines de millions de dollars investis dans les urgences du Québec depuis plus de vingt ans, elles débordent toujours ?

 

Indignation no : 1

Je n’aime pas que l’élite gestionnaire, (forum des d.g., les psychiatres, l’Agence) pervertisse la démocratie sanitaire en imposant aux personnes utilisatrices, au réseau institutionnel et au réseau communautaire, leurs seuls et uniques besoins organisationnels. Nous ne sommes pas les sujets de monarques, nous avons droit de cité quant au partage du bien commun, des budgets. L’idéal d’égalité des partenaires dans notre réseau de santé mentale est perverti depuis plusieurs années. Il n’y a pas de réelle intention de consulter, on ne peut changer des décisions qui se prennent ailleurs et qui sont déjà prises. Le communautaire n’a aucune possibilité d’influencer les décisions inhérentes au partage des allocations budgétaires dans le réseau puisque nous ne siégeons pas sur ces comités. Ce qui est plus grave, c’est que le retrait de ce droit se fait au mépris des utilisateurs que nous accompagnons et qui sont sans voix dans l’espace public. Les décisions sont prises d’avance par les gros joueurs du système. Tout l’art consiste ensuite à donner au processus de consultation un vernis démocratique participatif.

Le communautaire vit une perte de confiance à l’endroit de nos institutions démocratiques puisqu’il a le sentiment de ne pas être pris au sérieux et, pour paraphraser un certain Léo Bureau-Blouin, de « jouer dans une pièce de théâtre » organisée par les gestionnaires du réseau de santé mentale et les planificateurs de services. Ne l’oublions pas : l’idéologie gestionnaire en vigueur est la sœur cadette du néolibéralisme.

 

Indignation no 2

Le système de santé mentale adopte des principes qu’il n’applique pas. Il n’y a pas de virage « rétablissement » ou de « psychiatrie citoyenne » qui s’opère au Québec, il n’y a que des discours, sans mises en pratique. Les stocks-options et la comptabilité créatrice sont à la grande entreprise ce que la reddition de compte et les ententes de gestion sont au réseau de santé mentale. Ça me fait penser au proverbe juif suivant : « Écoute toujours ton épouse mais fait le contraire !! »

 

Indignation no 3

Je n’accepte plus que des fonctionnaires, des professionnels du réseau, des gestionnaires, des planificateurs de services qui, sous prétexte d’être des salariés de l’État, se taisent devant leur chaine de commandement tout en jouissant d’une sorte d’impunité par l’absence d’évaluation de la portée de leurs décisions.

Hessel nous rappelle ce que Sartre disait : « ‘Vous êtes responsable en tant qu’individus’. C’était un message libertaire. La responsabilité de l’homme qui ne peut s’en remettre ni à un pouvoir ni à un Dieu. Au contraire, il faut s’engager au nom de sa responsabilité de personne humaine. »[5]

 

Une autre pause, s'il-vous-plaît.

Merci.

 

Créer des pratiques intersectorielles dans une forêt de silos !!

Afin de solutionner les problèmes multiples des personnes que nous accompagnons au quotidien, le paradigme du rétablissement, quoiqu’essentiel, ne suffit pas. Il faut développer des pratiques intersectorielles agissant sur les déterminants de santé des personnes utilisatrices (logement, travail, retour aux études, etc.). Nous devons impliquer les personnes utilisatrices dans le développement de leur citoyenneté. Sur ce point, le projet Sherpa s’inscrit, comme nous le verrons plus loin, dans ce courant de pensée. Un œil décloisonné, un regard sociologique, est propice aux pratiques intersectorielles alors autant dire que Pech cadre mal dans le monde des spécialités et des surspécialités ou, si vous préférez, des silos… ou des supers-silos ! L’intervention intersectorielle est une pratique sociale et politique, qui, en déconstruisant la logique des silos, des secteurs, des spécialités, dérange l’ordre établi de cette gestion néolibérale.

Bien sûr, il est possible d’aborder l’intersectorialité sous plusieurs angles, comme l'on fait à l'accoutumée, mais laissez-moi l’aborder aussi sous l’angle de la poésie (non non je n’ai rien consommé n’ayez crainte !!!). Je veux vous parler de l’intersectorialité comme d’un poème, un poème qui naît de la révolte. Une révolte contre le non-sens de la souffrance, une souffrance qui pourrait être évitée ou à tout le moins amoindrie pour des milliers de personnes au Québec, si nous avions la vision et le courage de remettre en question nos façons de faire.

L’approche intersectorielle dans le domaine des services sociaux n’est pas un comprimé qu’on dissout dans l’eau. Souvent innovante, l’approche va de pair avec une culture de gestion, une gouvernance qui a du courage, du temps, de la patience, un désir ardent « d’humanité » pour les plus démunis. Dis autrement, l’idée d’une pratique intersectorielle émerge souvent après que l’initiateur d’un projet ait éprouvé une sorte de révolte intérieure au regard d’une réalité sociale qui crée tant d’inégalités.

Une pratique intersectorielle implique, pour l’initiateur du projet à tout le moins, une dérogation à ses réflexes sectoriels, mais surtout un espace de discussion, de remise en question, parfois une prise de conscience que faire autrement est possible, un souci véritable d’améliorer les conditions de vie du groupe ciblé de même que l’amélioration de sa participation à la vie citoyenne. En effet, l’intervention intersectorielle suppose un projet d’action sociale dans lequel l’esprit de solidarité a préséance sur tout appareil institutionnel qui en modifierait la nature.

 

Sherpa : « créer de la communauté ».

Pourquoi Sherpa ? Parce que les utilisateurs vivant des problématiques multiples nous ont parlé des multiples barrières bloquant leur accès à une vraie vie citoyenne. À la fin de l’accompagnement à Pech, beaucoup des utilisateurs ne se sentent pas affiliés et inclus à leur quartier, à leur communauté. Sherpa veut faire éclater les limites du suivi individuel et offrir de vraies opportunités afin que les utilisateurs conquièrent et revêtissent des rôles sociaux, passent d’objets à sujets, passent des projets de vivre aux désirs de vivre, accèdent à des parcours d’émancipation. Sherpa décloisonne les expertises des organismes communautaires et des services des établissements en les mettant tous à contribution dans une approche intersectorielle et de rétablissement afin d’améliorer la qualité de vie des personnes dans la communauté. Les ateliers de formation, les services de base (spécialiste en toxicomanie, psychiatre, pharmacien, insertion socioprofessionnelle, éducation) y seront disponibles.[6]

Vivre, aimer et être aimé, retrouver son caractère d’humanité, son statut de citoyen passe par un continuum d’apprentissages qui transcendent le caractère individuel de la relation d’aide. Voilà tout le défi de Sherpa au niveau de la programmation et que dire de son financement !!

 

Conclusion

En terminant, j’en appelle à vous tous, vous qui, des réseaux institutionnels et communautaires, croyez encore à la démocratie, à une réelle participation des organismes communautaires et à leurs réalisations concrètes dans la communauté : le temps de se taire est fini !! Quand nos actions au sein du système de santé mentale sont en perte de sens, de cohérence, nous nous devons, par respect pour nous-mêmes, pour les personnes utilisatrices ou pour le contribuable québécois, par honnêteté intellectuelle, de rompre avec ce non-sens. Les pratiques intersectorielles vont au-delà des partenariats stricts ou des stratégies organisationnelles sectorielles. J’en appelle à votre engagement personnel et social afin de surmonter les obstacles au rétablissement des personnes utilisatrices de services en santé mentale. Déconstruisons l’idéologie gestionnaire et repensons la qualité des services à partir du point de vue de la communauté des personnes utilisatrices et de leurs déterminants de santé, car, comme le disait Franco Basaglia, un artisan de la fermeture des hôpitaux psychiatriques à Trieste, en Italie: « il n’y a de véritablement thérapeutique que la solidarité humaine !! ».

 

Benoît Côté.

Directeur général de Pech, le 21 mai 2012 (mise à jour, le 13 novembre 2012).

Soutien technique et attentionné : Jack Torrance.

                                                                



[1] Léonard Aucoin, formateur accrédité de l’AQESSS (Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux). Vers une gouvernance de valeurs, formation développée en partenariat avec l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées au privées et publiques. HEC Montréal, 2011.

[2] De Gaulejac, Vincent. La société malade de la gestion, idéologie gestionnaire, pouvoir managérial et harcèlement social. Le Seuil, 2011.

[3] Hessel, Stéphane. Indignez-vous!  Indigène Éditions, 2011

[4] Cornellier, Manon. Des pas qui parlent. Le Devoir, 25 avril 2012

[5] Hessel, Stéphane. Indignez-vous! Indigène Éditions, 2011, pp. 6-7

[6] Côté, Benoît. Des origines de Pech au Centre de rétablissement Sherpa : une pratique en mouvement ! Pech, Québec, Juin 2011.

P.s : et parce que je souhaite montrer que vaincre les déterminismes autocratiques de cette logique gestionnaire, axée sur la productivité et les résultats, est possible, en voici une preuve. Profitez ! ;-)

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Commentaires
T
Je te remercie Benoît de nous rappeler comment se joue et s'organise la game en haut lieu. Les citoyens d'une caste inférieure, qui essaient de survivre avec un beau gros chèque de $589/mois, n'ont pas le temps ni l'énergie pour suivre ce dossier qui les concerne pourtant directement. Quand notre dignité est en péril, nous menons un combat quotidien pour ne pas y laisser notre santé... mentale. Il est + que temps de nous unir et de nous INDIGNER face un tel traitement machiavélique fait à l'égard de plusieurs d'entre nous! Pour ma part, je suis entrain d'écrire un ouvrage qui soulignera particulièrement les multiples contradictions gestionnaires qui détruisent des liens familiaux, des vies d'enfants et mettent en péril des vies entières. Je souhaite que ce livre sème un peu d'Espoir pour ceux qui sont entrain de tomber au "Combat de leur vie". Rien de mieux que la Solidarité pour guérir les plaies profondes laissées par notre indifférence collective. Benoît, je salue ton courage et ta détermination à demeurer DEBOUT!
D
Très solide comme texte... Très intéressant. Très stimulant. Et la musique... <br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour votre contribution à notre réflexion collective.<br /> <br /> <br /> <br /> Je souhaite que d'autres personnes animées par les mêmes valeurs et une analyse semblable à la vôtre nous fassent connaître leurs réalisations et le contexte dans lequel il tente de faire émerger du « nouveau » dans notre société. <br /> <br /> <br /> <br /> Cela m'a rappelé, sur un ton différent, le Colloque « Où en sommes-nous en santé mentale? (Perspectives communautaires) » organisé par la Revue Santé mentale au Québec en 2009. Les propos tenus par les nombreuses personnes rejoignent l'essence de votre texte. Malheureusement, les constats de l'époque et vos propos montrent que nous continuons avec une même logique administrative.<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.santementaleauquebec.ca/spip.php?article495&param=f <br /> <br /> <br /> <br /> Voici quelques exemples que nous pouvons lire sur ce site pour ensuite voir et entendre l'enregistrement vidéo. <br /> <br /> <br /> <br /> Le Plan d’action en santé mentale fait dans l’ingénierie organisationnelle est une approche peu appropriée pour les services humains complexes. Son utilité est limitée aux tâches analysables, stables et répétitives, c’est-à-dire faciles à normaliser et à mesurer. Elle est en conséquence fort peu adaptée aux organisations à la mission, aux moyens et aux résultats complexes, ambigus, opaques, incertains et partiellement indéterminés comme ceux des organisations de services humains complexes. Dans ce contexte, la quête par ingénierie organisationnelle de l’efficacité, de l’efficience, de l’équité et de l’accessibilité apparaît utopique et destructrice.<br /> <br /> Alain Dupuis, Ph. D., Téluq (UQÀM)<br /> <br /> <br /> <br /> Quelle est la portée réelle du rétablissement lorsque ce processus est freiné par des obstacles systémiques liés à l’organisation de services? Peut-on parler seulement du rétablissement des personnes vivant avec un problème de santé mentale ou doit-on développer une vision systémique du rétablissement et offrir, dans le cadre du prochain plan d’action, le soutien nécessaire au changement de paradigmes qu’un tel processus sous-entend?<br /> <br /> Diane Harvey, directrice générale, Association québécoise de réadaptation psycho-sociale (AQRP)<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a aussi une vidéo qui fait la synthèse de la journée...
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